Francis Reusser, photographe et réalisateur mythique, part à la recherche de son passé. Parcourant les rues d’Evian, les alpes et les images de ses films préférés, Reusser construit un carnet de voyage à travers sa mémoire cinématographique. Une topographie sentimentale inclassable et émouvante, pleine de nostalgie mais aussi de bonne humeur. Un chant de résistance.
Le sujet ici se confond avec l’auteur, son rapport au monde, son capital mémoire. Archives jamais ouvertes, images et sons. L’enfance et ses lieux, la solitude orpheline, les premières vacances parmi les GI’S démobilisés. La délinquance juvénile à l’époque des blousons noirs et des mobylettes, la première caméra : la Fernsehen noir et blanc à tourelle de la Télévision romande. La découverte de la mise en scène, la nuit des bars, des mélanges, les paysages alpins qui se déplient sur la pellicule Eastman. Son voyage au cinéaste, du milieu d’un siècle au premier quart d’un autre, films et expérimentations numériques tous azimuts. Film d’un vivant parmi les morts. Souvenirs entrechoqués qui crachent les petites saletés des uns et de soi-même. Son auteur s’incarne au contour d’un plan, silhouette malmenée, le regard posé sur le déroulement de sa vie qu’il voit défiler.